L’artiste chez lui.

Portrait de Chas Laborde et Juliette Juvin, par Jules Pascin, eau-forte et aquatinte, 1925.

chas_portrait_pascin Chas et Pascin sont amis. Jean Oberlé se souvient :  » [Pascin] avait la plus grande admiration pour son ami Chas Laborde, qui la lui rendait bien. Quand j’étais jeune dessinateur, quand j’allais dans l’atelier de l’un ou de l’autre, je voyais ces deux dessinateurs et je me disais : « Depuis Gavarni, il n’y a eu personne qui fasse des dessins comme eux ». »

Les deux artistes sortent ensemble, dessiner dans la rue, dans les bordels ou à la terrasse de La Rotonde. Pascin pose son carnet de croquis sur la table; Chas glisse le sien sur ses genoux, lsous la table. Il dessine au stylo, directement, sans regarder le papier. Lorsque Pascin s’exclame qu’il faut désapprendre à dessiner, Chas marmonne : « Jusqu’à un certain point… jusqu’à un certain point. » Chas joue à la pelote dans l’atelier de Pascin, l’accompagne lors d’un voyage à Marseille, lui chipe son carnet de chèque… Si Pascin, ici,  croque admirablement son ami, le portrait qu’il fait de Juliette Juvin n’est guère flatteur. On le comparera avec ceux dessinés par Chas, ici ou . Un portrait de la reine Victoria, tout en double-menton, fait allusion à l’anglophilie de Chas mais peut-être aussi à Juliette.

Pascin offre un exemplaire de cette eau-forte à son ami, dédicacée sur une carte du Chabanais d’Alger : « Au patron Chas Laborde ».

Il existe un autre dessin de Pascin, qui représente « Chas Laborde engueulant son modèle qui est en retard ».